Vacances : Les très chers voyages en solitaire
A la veille du premier grand week-end de départ en vacances, l’UFC–Que Choisir dénonce, sur la base d’une étude des politiques tarifaires de 17 des principaux acteurs du tourisme[1], les surfacturations injustifiées dont sont victimes les consommateurs voyageant seuls. Les suppléments appliqués sont hors de proportion avec les coûts réellement supportés par les professionnels, et semblent plutôt relever d’une pratique de sur-marge au détriment des personnes seules.
Les vacances en solo coûtent en moyenne 53 % plus cher que pour une personne en couple
L’UFC-Que Choisir a relevé les prix de 86 séjours tout compris (en club vacances, à l’hôtel ou en croisières), en France et à l’étranger[2]. Nous avons comparé le prix par personne pour un couple au prix pratiqué pour un voyageur seul. Comme le montre l’infographie ci-dessous, le prix d’un séjour d’une semaine en solo est en moyenne moitié plus élevé (53 %).
Dans le détail, c’est dans les clubs vacances que le surcoût est le moins marqué, notamment en France. En revanche, les voyages combinés (vol et hôtellerie tout compris) à l’étranger appliquent un surcoût moyen de 52 %. Enfin, les grands croisiéristes se livrent à un véritable matraquage des célibataires : le prix payé par une personne seule est en moyenne presque équivalent au prix total payé par un couple !
Un supplément sans justification économique apparente
Tous types de voyages confondus, notre étude montre un surcoût moyen de plus de 400 € par semaine pour une personne seule. Ce surcoût est d’autant moins acceptable que l’on peine à y déceler une justification économique. S’il est compréhensible que l’occupation d’une même chambre soit facturée peu ou prou au même prix à une ou deux personnes (les coûts sont effectivement proches), comment ne pas s’insurger devant les sur-tarifications des prestations directement liées au nombre de voyageurs ? Il en est ainsi du transport, des repas et boissons, ou des prestations d’animation ou de loisirs inclues dans le prix.
Les grandes disparités de supplément pour personnes seules entre les différents voyagistes, pour des destinations et des prestations similaires, montrent d’ailleurs bien l’absence de justification économique des suppléments les plus élevés. Ainsi, sur les clubs vacances en France, TUI ou Thomas Cook appliquent un supplément de moins de 25 % en moyenne, quand il dépasse 40 % chez Fram ou Marmara. Quant aux croisiéristes, c’est le grand-écart concernant leur politique de supplément voyageurs seuls : il est de 34 % en moyenne chez Costa, de 96 % chez MSC Croisières et de 149 % chez Royal Caribbean. Ce qui signifie qu’avec cette compagnie, une personne seule paie 25 % plus cher qu’un couple !
Parcs d’attraction : chez Disneyland, mieux vaut ne pas être une famille monoparentale
Nous avons enfin observé les pratiques tarifaires des quatre principaux parcs d’attraction français, en comparant les tarifs d’un séjour[3] pour une famille de deux enfants, selon qu’elle compte un ou deux adultes. Si l’on déduit le coût des entrées, on se rend compte que la partie hôtelière du séjour est moins chère pour un adulte que pour deux au Parc Asterix, au Futuroscope et au Puy du Fou. C’est en revanche l’inverse chez Disneyland Paris, qui facture plus cher la même chambre à une famille monoparentale qu’à une famille avec deux adultes.
Décidée à promouvoir le juste prix et une société de consommation non discriminatoire, l’UFCQue Choisir exhorte les voyagistes à adopter une tarification responsable des vacances en solitaire, qui ne répercute que les surcoûts réellement supportés par les professionnels. L’association appelle par ailleurs les consommateurs à la vigilance sur les suppléments appliqués, qui peuvent varier fortement d’un voyagiste à l’autre, et leur recommande de faire jouer la concurrence.
NOTES
[1] Les relevés de tarifs concernent : Belambra, Club Med, Costa Croisières, Disneyland Paris, Fram, Futuroscope, Look Voyages, Marmara, MSC Croisières, Oui SNCF, Parc Astérix, Promovacances, Puy du Fou, Royal Caribbean, Thomas Cook, TUI, Voyage Privé.
[2] Prix relevés entre le 21 juin et le 9 juillet 2019, pour des séjours d’une semaine au deuxième semestre 2019, sauf exception, vers les destinations suivantes (variables selon le type de séjour) : Alpes, Atlantique, Bretagne, Corse, PACA et Amériques, Asie, Caraïbes, Europe du Nord, Grèce, Italie, Maroc, Méditerranée, Péninsule ibérique, Tunisie.
[3] Deux jours au parc et une nuit d’hôtel.